Teresa de Ahumada y Cepada est née le 28 mars 1515, dans une famille d’origine juive. Elle entre au Carmel au Monastère de l’Incarnation, à Avila, en 1535. Assoiffée, passionnée de Dieu et de la Vérité, sa vie se déroule dans un contexte mouvementé pour le monde et pour l’Eglise : la découverte du Nouveau Monde, la naissance du Protestantisme, le Concile de Trente….

Dans son monastère, les visites sont fréquentes et la règle est pratiquée de façon mitigée. Thérèse passe de longues heures au parloir. Longtemps, elle s’en satisfait. Mais, en 1555, en contemplant le Christ en croix et en lisant les Confessions de Saint Augustin, elle décide de vivre pleinement sa vocation carmélite.

A partir de 1557, elle approfondit son chemin mystique qui lui fait contempler l’humanité du Christ. Aidée par ses directeurs spirituels, elle devient familière de l’oraison. La nécessité d’un retour du Carmel à sa règle primitive s’impose alors à elle. Aussi, Thérèse décide de fonder, à Avila même, un nouveau monastère de stricte observance. Le désir de dépouillement des religieuses y est symbolisé par la suppression des chaussures. Elle redonne à la Règle primitive un souffle nouveau et missionnaire à travers la pratique de la vie fraternelle et de l’oraison.

«Le monde est en feu, ce n’est point l’heure de traiter avec Dieu d’affaires de peu d’importance« . A travers ses quelques lignes, elle nous livre son expérience spirituelle et ses conseils pour marcher sur le chemin de la perfection de l’amour. Elles restent pour nous aujourd’hui réponse à notre quête de Dieu, à notre soif de vérité et de bonheur.

Ame de feu, grande mystique et femme d’action, Thérèse avait une foi et une audace qui surprennent. Elle fonde le premier monastère réformé, Saint Joseph d’Avila, en 1562. Il sera suivi de nombreuses autres fondations. Avec le Frère Jean de la Croix, elle fonde le premier couvent de Carmes Déchaux, à Duruelo. Les couvents de Carmes et Carmélites Déchaux se multiplient.

Malgré des oppositions, la réforme rencontre un grand succès. Cette intense activité de fondations s’accompagne de la maturation progressive d’une vie spirituelle plus intériorisée. On en trouve l’expression dans ses œuvres écrites, conçues comme une pédagogie de la prière et de la vie chrétienne. Les écrits de la Madre, comme nous l’appelons chaleureusement dans le Carmel Déchaussé, figurent parmi des chefs d’œuvres de la langue castillane. Les plus connus sont Le Livre de ma vie (autobiographie), Le chemin de la perfection et Le Château intérieur.

Thérèse d’Avila aime passionnément l’Église. Elle la considère comme une mère qui façonne, qui nourrit et qui fait don de la vie chrétienne. Elle dira : « Je suis fille de l’Eglise ».

Elle meurt le 4 octobre 1582. Elle est la première femme à recevoir le titre de Docteur de l’Église, en 1970, par le Pape Paul VI.