Les premiers ermites qui s’installèrent dans les flancs du Mont Carmel, près de la source dite du Prophète Elie, considèrent le prophète de feu comme leur père, leur inspirateur et modèle. Ainsi c’est du Prophète Elie que l’Ordre du Carmel tient son double esprit, contemplatif et apostolique :

  • Esprit de contemplation, par la présence à Dieu dans le silence et la solitude :
            « Il est vivant le Dieu devant qui je me tiens » I Roi 17, 1
  • Esprit de mission, par le souci qu’un plus grand nombre découvre le visage de ce Dieu vivant :
    « Je brûle de zèle pour Yahvé Sabaot » I Roi 19,

Ces ermites latins, venus en ce pays à l’époque des croisades comme pèlerins ou soldats, se sentirent appelés à demeurer sur la montagne du Carmel, pour suivre le Christ dans la solitude et la prière continuelle. Ils se mirent sous la protection de la Vierge Marie à qui ils construisent un Oratoire. Dès lors, Marie, Reine et beauté du Carmel, devient à un titre tout spécial, la mère et la croyante que tous aiment et contemplent, la priant avec confiance.

Vers 1204, Saint Albert, le patriarche de Jérusalem, rédige pour le groupe une Règle de vie. « Que chacun demeure seul dans sa cellule ou près d’elle, méditant jour et nuit la Parole du Seigneur et veillant dans la prière ». La Reconnaissance officielle de l’Eglise leur fut accordée en 1222.

Au cours du 13ème siècle, à cause des luttes, des persécutions et de l’instabilité de la région, les ermites durent émigrer en Europe et adapter leur manière de vivre aux nouvelles circonstances de temps et de lieux de leurs pays d’accueil. L’Eglise leur donna alors le statut de mendiants ; ce qui leur permit, tout en restant fidèles à leur vocation, de pratiquer un peu d’apostolat.

Au 16ème siècle, en Espagne, Sainte Thérèse de Jésus, aidée de Saint Jean de la Croix, commença la réforme de l’Ordre. Elle a repris la Règle primitive du Carmel qui avait été adoucie au cours des siècles. Elle redonna à la vocation carmélitaine une nouvelle impulsion contemplative et apostolique.

Ainsi se développa une autre branche de l’Ordre : le Carmel réformé de Sainte Thérèse de Jésus qui se propagea rapidement dans le monde entier. 

Au long des siècles, le Carmel a donné à l’Eglise de grands saints et saintes dont la plus connue est peut-être Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Carmes et carmélites sont présents sur tous les continents, appartenant à deux grandes branches : les Grands carmes et l’Ordre des Carmes déchaux, issu de la réforme thérésienne. Dans chacune, on compte des frères Carmes, des religieuses et le Tiers Ordre (laïcs rattachés au Carmel).